Gap -  Hautes-Alpes

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Guy  Boley

Guy Boley est né en 1952. Il a été maçon, ouvrier d’usine, chanteur des rues, cracheur de feu, acrobate, saltimbanque, directeur de cirque, funambule à grande hauteur, machiniste, scénariste, chauffeur de bus, garde du corps, et cascadeur avant de devenir dramaturge pour des compagnies de danses et de théâtre. Il compte à son actif une centaine de spectacles joués en Europe, au Japon, en Afrique ou aux États-Unis. Il a écrit une trentaine de pièces de théâtre.
Fils du feu est son premier roman, il a reçu plusieurs Prix littéraires Georges Brassens 2016, grand prix du premier roman de la Société des Gens De Lettres 2016, Alain-Fournier 2017.


Fils du Feu

Paru le 24.8.2016 chez Grasset, 160 pages

Ce roman se déroule dans un lieu et une époque non précisés par l’auteur. On peut cependant le situer vers les années 50, dans une ville de Province identifiée comme celle de naissance de Victor Hugo, dans un quartier ouvrier bordé par le chemin de fer.
L’histoire est racontée par un enfant qui assiste, admiratif, au travail de forgeron que son père exerce en compagnie d’un ouvrier Jacky que le petit garçon compare à une statue grecque. L’auteur se livre à une description magique de ce milieu de la ferronnerie d’Art, entre l’Olympe et les Enfers.
L’enfant observe aussi le monde des femmes qui l’entourent : la grand-mère qui décapite des grenouilles, la mère et les voisines qui vivent dans la vapeur des lessives d’autrefois, cherchant désespérément à protéger leur linge des fumées de locomotives.
Ces images fortes extraites de l’enfance forge la personnalité artistique du narrateur. Mais la mort du petit frère sonne la fin de la récréation : le père s’abrutit dans l’alcool, la mère vit avec le fantôme de son enfant, jusqu’à la folie, la sœur aînée fuit ...
Un style puissant, lyrique, un récit de survie par l’Art.

Quelques précisions données par Guy Boley lors de sa rencontre

"J'ai toujours voulu écrire et la vie m'a emmené vers d'autres chemins"

Fils de feu est-il autobiographique ?

IL y a seulement une toile de fond autobiographique, le quartier qui est décrit. Mon père était forgeron à Besançon. Il voulait que je reprenne sa forge. J'ai fait des études techniques, avec seulement deux heures de français par semaine et dix-sept heures de machine-outil !

Pourquoi les trente glorieuses ?

Mes parents aimaient chanter et montaient des spectacles d'opérettes dans la cuisine pour les gens du quartier. Un quartier ouvrier, cheminot. Moi j'étais au tourne-disque. Pendant vingt ans j'ai écrit l'histoire de mes parents. Mais c'était mauvais. Je reprenais les versions pour essayer de les améliorer.J'en ai écrit une vingtaine. Mais c'était un échec.C'était mièvre, plat. Il n'y avait que l'opérette. J'étais trop prêt de la réalité, de ma réalité. J'ai voulu écrire autre chose et je me suis retrouvé dans la forge dès les premières lignes. Et au fur et à mesure que j'écrivais, les personnages sont arrivés. C'est toujours la phrase qui nous entraîne.

On peut qualifier votre écriture d'érudite alors que vous décrivez un milieu très modeste. Nombreux personnages mythologiques, historiques, littéraires.

J'aime la mythologie. J'adore les rois mages qui viennent de loin, apportent un cadeau à l'enfant et repartent heureux. L'écrivain est un roi mage. Je suis fasciné par ce que j'ai découvert dans les livres. Je travaillais dans la forge avec mon père. Je n'étais pas payé par mon père dans la forge. Quand j'ai demandé de l'argent, j'ai dit à mon père qu'on me traitait de mendiant. Il a accepté de me donner un billet mais il s'est mis en colère quand il a vu qu'avec l'argent qu'il m'avait donné, j'avais acheté un livre.
La culture de mes parents n'était que chantée. Ils connaissaient des centaines de chansons. Mais ils ne voulaient pas de livres qui ouvrent trop les portes du rêve, de l'imaginaire. Les livres risquaient de bouleverser leur vie et de nous entraîner vers une autre vie. On n'avait donc pas accès au livre, à la culture. Je n'osais pas entrer dans une librairie, je pensais n'en avoir pas le droit.

Ce qui m'intéresse, ce sont les mots. Ce sont les mots, les phrases qui m'entraînent. Je ne suis pas un créateur de personnages.

Vous attachez beaucoup d'importance à la ponctuation, vous utilisez le slash pour donner plus d'intensité à l'idée.Vous jouez avec la longueur des phrases : des phrases très courtes suivent des phrases qui tiennent une page. Il faut lire à voix haute pour s'imprégner du rythme.

"Fils du feu" résumé en quelques mots par Guy Boley :
Un enfant vit dans la forge paternelle. Années 50 - 60. Il s'invente un monde mythologique dans cette forge. Il est heureux dans cet environnement, avec des femmes qui font la lessive. Jusqu'au jour où son petit frère meurt. Leur monde s'écroule. Sa mère plonge dans la folie. Lui va s'en sortir parce qu'il devient peintre. Ce qui le sauve c'est la peinture qu'il va comprendre à la fin du livre. S'est sauvé de la folie par la création.

 

Guy Boley interviewé par Cécile et Claudine