Gap -  Hautes-Alpes

Lectures partagées

2015 - 2016

 

- Accueil

- Qui sommes-nous ?

- Livres nomades 2023_2024 :

    Presentation de l'action
    Choix des livres nomades
    Les lieux relais

- Livres nomades :
      (années précédentes)


   2023_2024
   2022_2023
   2021_2022
   2020_2021
   2019_2020
   2018_2019
   2017_2018
   2016_2017
   2015_2016
   2014_2015
   2013_2014
   2012_2013
   2011_2012
   2010_2011
   2009_2010
   2008_2009

- Autres livres autour du theme choisi :

    Les livres nomades passent à l'Est
    Le roman, écho de notre temps
    Petites maisons d'édition
    Terres d'Afrique
    Des histoires de grands espaces
    L'art dans le roman
    Chemins d'exil


- Rencontres littéraires :

     Dima Abdallah
     Fanny Saintenoy
     Giosue Calaciura
     Laurent Petitmangin
     Yamen Manaï
     Céline Righi
     Andreï Kourkov
     Hadrien Klent
     Serge Joncour
     Sorj Chalandon
     Clara Arnaud
     M. de Kerangal et S. Prudhomme
     Luc Bronner
     Mohamed Mbougar Sarr
     Abdourahman Ali Waberi
     Catherine Gucher
     Guillaume Jan
     Jean Hegland
     Pierre Benghozi
     Jean-Baptiste Andrea
     David Vann
     Joseph Boyden
     Guy Boley
     Franck Pavloff
     Michel Moutot
     Nicolas Cavaillès
     Sandrine Collette
     Slobodan Despot
     Gauz
     Pierre Lieutaghi
     Kaoutar Harchi
     Sylvain Prudhomme
     Olivier Truc
     Maylis de Kerangal
     Antonio Altarriba et Kim
     Makenzy Orcel
     Metin Arditi
     Dinaw Mengestu
     Gilles Leroy
     Denis Grozdanovitch
     Alice Zeniter
     Serge Joncour
     Liliana Lazar
     Joel Egloff
     Christophe Bigot
     Boualem Sansal
     René Fregni
     Jean Pierre Petit
     Hubert Mingarelli
     André Bucher
     Beatrice Monroy
     Samuel Millogo
     Alfred Dogbé
     Ghislaine Drahy
     Autour d'Isabelle Eberhardt
     Hélène Melat, littérature russee

- Des coups de coeur :

   La Liste

- Lecture à haute voix :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021

- Lectures partagées à Gap :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016
    2014_2015

- Lectures partagées au Pays des Ecrins:

    2022_2023
    2021_2022
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017

- Pérégrinations littéraires :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016

- Emission-radio sur la ram et rcf :

    2023_2024

- Echappées livres (archives) :

    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016

- Emission-radio sur Fréquence Mistral (archives)

    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019-

- Contact

- Bulletin d'adhésion

 

Lectures partagées Année 2015-2016

Compte-rendu des rencontres faite par Elizabeth Thuriet

******************************************************************************************

Lectures partagées du 14 octobre 2015

à l'étage du Bar-crêperie "Le Sympathic", 16 Esplanade de la Paix

Nous étions 9 à nous retrouver au premier étage de la crêperie «  le sympathic  ». Mon seul regret est de ne pas avoir pensé à venir là l'an passé, le nom du lieu correspond à un vraie réalité, on est dans une pièce à l'abri du bruit et l'accueil y est très chaleureux  !

Pour cette séance de rentrée nous avons parlé de livres dits «de la rentrée littéraire  » mais aussi de plus anciens. Une des questions de fond qui a émergé est la frontière si tenue entre récit, roman voire essai et l’intérêt, réel ou supposé des éditeurs à coller telle ou telle étiquette à l'écrit édité.

Delphine de Vigan  : «  D’après une histoire vraie  »
Tout le début est vraiment la vie de D. de Vigan, puis arrive une personne L. qui va la phagocyter psychologiquement. On se laisse prendre par l'histoire et le style, mais au bout du compte on se demande qui manipule qui  ? L. manipule la narratrice ou bien  l'auteure manipule le lecteur  ?

Dai Sijie  «  Balzac et la petite tailleuse chinoise  »   
Un livre déjà ancien( paru en 2000)  que beaucoup d'entre nous ont lu et en ont gardé un immense plaisir. Pose la question de l'idée de liberté a travers un livre ou un film dans un univers totalement censuré

Maïssa Bey «  Hizya  » 
La poids de la société et des traditions s'exerçant sur les femmes dans la société actuelle en Algérie. La présentatrice qui est liée d'amitié avec Maïssa, nous en fait un CR bref et nous incite à lire le livre pour donner des avis moins subjectifs.

Michael Ferrier «  Mémoires d'outre mer  ».
Un livre qui s'empare de l'histoire vraie même si très romancée du grand père de l'auteur pour nous faire réfléchir à l'hexagonocentrisme des français et leurs habitudes d’exclusion de tout ce qui n'est pas eux. Un style vif et fleuri donne un attrait supplémentaire à un livre qui pose beaucoup de questions

Léonie Swan «  Qui a tué Glenne  ?  »
Un polar où les enquêteurs sont les brebis du troupeau dont le berger a été assassiné. Un livre tout en humour et en odeurs  !

Bernard Chambaz  «  Vladimir Vladimirovitch  »
Un homonyme de Poutine regarde la tristesse du président lors de la défaite de l’équipe de hockey à Sotchi et se met à reconstruire la vie de cet homme de l’ombre devenu un des maitres du monde. Un roman , pas un essai, composé d'une suite d'histoires ordinaires qui finissent par raconter la grande histoire.

Antoine Choplin «  Une forêt d'arbres creux  ».
Le désir de lire ce livre vient de la lecture de «  L'incendie  » écrit à quatre mains avec Mingarelli et où on ne peut à aucun moment dire qui a écrit quel passage. La présentatrice de ce livre  a voulu voir comment écrivait Choplin et a constaté à quel point cet auteur évolue sinon dans le même univers que Mingarelli, du moins dans la même façon d'écrire et de décrire tout en sensations qui nous fait avancer vers un dénouement qui décoiffe

…..et puis quelqu'un a reparlé du «  liseur du six heures vingt sept» mais je ne sais plus pourquoi ce livre est arrivé dans la conversation  ????

 

Lectures partagées du 18 novembre 2015

au « petit saloon »
, rue du Four neuf

Nous sommes 12 dans ce lieu sympathique quoiqu'un peu bruyant, pour échanger sur  nos nombreux coups de cœur . Comme par hasard, beaucoup tournent autour du terrorisme...

J.C. Oates « Carthage ». Ed. Philippe Rey,2015 – traduit de l’anglais par Claude Seban
Il s'agit de Carthage US dans l'état de NY. Le livre s’ouvre sur une enquête policière – une jeune fille a disparu – et comme souvent chez Oates c’est l’occasion de pointer les dysfonctionnements de l’Amérique et de poser la question du Bien et du Mal

Nancy Huston « La virevolte » - Babel Actes Sud, 1998
Déchirement d'une femme entre son métier (danseuse) et son désir de maternité. Le choix qu’elle fait va provoquer blessures et désarroi dans sa famille.

Quelques mots sur Dazibao, revue de l’Agence Régionale du livre PACA

Laird Hunt « Neverhome »- Actes Sud 2015 – Traduit de l’anglais (Etats Unis) par Anne-Laure Tissut.
 Sur fond de guerre de Sécession, une femme part à la guerre à la place de son homme et va connaître la violence des champs de bataille. Résonance avec le débat actuel sur le genre mais pas seulement.

C.Pujade Renaud « Dans l'ombre de la lumière » - Actes Sud 2013
Se passe à Carthage, mais l'antique ville cette fois. Histoire de la compagne de Saint Augustin. Montre entre autres que l'intolérance fait aussi partie de l'histoire du christianisme.

Sarah Cohen Scali «Max » - Gallimard Jeunesse, 2012
Un livre  pour ados mais prenant sur un enfant né le 20 avril 1936, le jour de l'anniversaire d'Hitler Il est un des premiers enfants des Lebensborn.
Pour un certain nombre de personnes présentes ce livre évoque celui de Sara Mc Coy « un goût de cannelle et d'espoir »

Francesca Melandri « Plus haut que la mer » - Gallimard, 2015 - Trad. de l'italien par Danièle Valin
Sur un île magnifique tout prés de l'ile d'Elbe, un pénitencier  haute sécurité pour les terroristes. Un homme père d'un de ces  terroristes et une femme épouse d'un autre, se retrouvent pour rendre visite chacun à « son » terroriste. Rencontre de deux personnes aux origines totalement différentes, rencontre de la beauté de l'ile et de la violence.

Denis Lachaud « Ah ! ça ira » - Actes Sud, 2015.
 Un homme est mis en cellule d'isolement pour avoir poussé ses engagements politiques jusqu'à produire l'irréparable. En 2037, il sort et doit s'adapter aux nouvelles formes de vie. Roman d'anticipation qui pose le problème de l'engagement et de ses conséquences.

Juan José Saer « l'ancêtre » - Le Tripode, 2014 (Réédition) – Traduit de l’espagnol par Laure Bataillon
Une fable ayant pour base une histoire vraie. Lorsque des Espagnols débarquent au Rio de la Plata au 16e tout un équipage est fait prisonnier. Seul le mousse sera gracié et va passer 10 ans avec cette tribu et reviendra ensuite en Espagne raconter son histoire.

Isabelle Autissier « Soudain seuls » - Stock, 2015
Deux navigateurs partent en voilier entre Patagonie et Antarctique
Ils font halte sur une ile pourtant interdite et se retrouvent prisonniers de l'ile. Il leur faut se débrouiller pour survivre... fin à découvrir directement dans le livre !

Hubert Haddad « Ma » - Zulma 2015 –
Livre autour d’une même quête : la voie du détachement pour parvenir au dépouillement avant la mort.

Joseph Boyden « le chemin des âmes » - Albin Michel, 2006 – Traduit de l’anglais (Canada) par Hugues Leroy
Premier volet d'une trilogie sur la famille Bird de la communauté indienne des Crees. Ce premier volume évoque la 1er Guerre mondiale vécue par un indien enrôlé dans l'armée canadienne.

Anne Delaflotte  Mehdevi « la religieuse du gué » Ed. Gaïa, 2008
Mathilde a ouvert un atelier de reliure dans un village de Dordogne. Elle aime restaurer les ouvrages qu'on lui confie. Un matin, un visiteur franchit le seuil de l'atelier…

Yanick Haenel « Je cherche l'Italie » Gallimard, 2015.
L’auteur fait le récit de sa découverte de Florence, ses fresques, ses sculptures, ses églises… Choc, en même temps, de la "crise" (époque de Berlusconi) qui frappe avec violence les Italiens, et dévaste leur culture.

Ogowa Ito « le restaurant de l'amour retrouvé » - Ed. Philippe Picquier, 2013 - Traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako
Un livre sur le partage et le don. Rincon a perdu la voix suite à un chagrin d’amour. Elle a  une passion qui lui vient de sa grand-mère et qui pourrait la sauver, la cuisine ...Elle a découvert l’art de rendre les gens heureux en inventant  pour ses convives des plats uniques qu’elle leur fait déguster.

Jorge Volpi "les bandits" – Seuil, 2015 - Traduit de l'espagnol (Mexique) par Gabriel Iaculli
Un livre cynique et complexe sur le terrorisme financier et la fin des idéologies.

Barouk Salamé ,"le testament syriaque" – Rivages, 2009
Sous ce pseudonyme l'auteur signe un assez mauvais polar mais un livre érudit et passionnant sur les débuts de l'Islam, la relation avec les autres religions du livre.

 

Lectures partagées du 2 décembre 2015

au « petit saloon »
, rue du Four neuf

La bibliothèque des cœurs cabossés, Katarina Bivald , Ed Denoël 2015

Ce roman commence par la correspondance entretenue par une jeune suédoise et une femme plus âgée aux États-Unis. Quand la jeune femme se décide à retrouver son amie, elle s'aperçoit qu'elle est morte. Elle reste dans la petite ville et monte une bibliothèque avec les livres de son amie où elle accueille les futurs lecteurs et attire la population avoisinante...

A ce stade de la nuit, Maylis de Kérangal, Ed minimales/verticales 2015

Dans sa cuisine l'auteur entend la tragédie de Lampédusa, ce lieu lui rappelle le film de Visconti : un autre naufrage....A chaque souvenir égrené, à ce stade de la nuit, resurgit le naufrage et l'inhospitalité européenne.

Courrier dans les tranchées, Stefan Brijs, Ed Héloïse d'Ormesson 2015

Dans ce roman il est question de lettres distribuées ..et pas,  pendant la première guerre mondiale en Angleterre. Le héros cède à la pression de son entourage, et à la suite de deux drames qui affectent son père et son meilleur ami, s'engage. Il mesure alors le décalage entre la réalité du front et ce que l'armée tente de sauver auprès de la population.

Le jour où j'ai appris à vivre, L.Gounelle. Ed Kéro 2014

Jonathan rencontre une voyante qui lui apprend qu'il va mourir...à partir de ce moment là rien n'est plus comme avant. Il va voir sa tante , elle lui ouvre l'esprit . C'est un livre philosophique, on a un nouveau regard sur la philosophique sur le monde à travers les expériences de la vie quotidienne.

Le cas d'Ed.Einstein, L.Seksik. Ed Flammarion, 2013.

Laurent Seksik est radiologue et rédacteur au Figaro. Ce livre traite du cas du fils d'Albert Einstein diagnostiqué comme schizophrène, que son père a laissé en Allemagne avec sa mère qui l'accompagnera à l'asile...

Le soldat oublié,Guy Sager. Ed Robert Laffont ,1976

Un livre terrible qui raconte la guerre d'un jeune franco-alsacien engagé dans l'armée allemande avec laquelle il va affronter les combats les plus durs face aux russes....

Le fil rouge, Paola Barbiato. Ed Sueurs froides chez Denoël 2015

Au départ de ce policier, un homme dont la fille a été assassinée et qui ne s'en souvient pas. Il se reconstruit tant bien que mal. Un jour, on retrouve le cadavre d'un homme dont on pense qu'il est l'assassin de la jeune fille. Une succession de morts avec un fil rouge qui amène le père en face de l'assassin de sa fille

L'ombre de nos nuits, Gaelle Josse. Ed Noir sur Blanc Notabilia, 2016

Un livre de la petite Rentrée Littéraire, le point de départ est un tableau de Georges de la Tour : Sébastien soigné par Irène. Se croisent l'histoire de la réalisation du tableau et celle d'une femme qui déambiulant dans le musée où se trouve le tableau va revivre l'histoire avec un homme qu'elle a aimé, essayé de sauver, mais qu'elle vient de quitter.

Lectures partagées du 13 janvier 2016,

au « petit saloon »

Il fallait beaucoup de courage pour affronter le vent glacial et se rendre au Petit Saloon en ce premier rendez-vous de l’année, mais l’ambiance conviviale  et les boissons réconfortantes ont réchauffé l’atmosphère très vite. Des 7 participants (dont 2 nouveaux) seulement 3 avaient apporté un livre et nous avons eu  du temps en fin de séance pour échanger sur l’actualité littéraire avec notamment « Boussole » de Mathias Enhart.

  • « L’intérêt de l’enfant » Ian Mac Ewan - Gallimard 2015

Cet auteur anglais nous dévoile des histoires tirées de la vie professionnelle et personnelle d’une juge aux affaires familiales  qui doit prendre ses décisions « dans l’intérêt de l’enfant ». On apprend ainsi comment ce délicat métier parvient à démêler des affaires souvent complexes, où il est parfois question de vie ou de mort. Elle doit faire face à une nouvelle affaire : un adolescent de 17 ans atteint d'une leucémie a besoin d'une transfusion. Mais lui-même et ses parents sont témoins de Jéhovah et refusent la transfusion. L'hôpital demande à la justice d'intervenir.

« Les oubliés du dimanche » Valérie Perrin – Albin Michel

Ce 1er roman très onirique est une « virée dans le monde « des idiots, des naïfs, des optimistes », il se déroule dans une maison de retraite où une jeune aide soignante se régale des histoires des pensionnaires, et notamment de celle mouvementée, et romantique d’Hélène, la « dame de la plage » veillée par une mouette.

  • « Un prénom à vivre » Geneviève Salvatge – Pocket

Une étude sur les prénoms : comment les autres le comprennent, comment le transformer en énergie positive, comment devenir ce que tu es. Pas vraiment un roman, mais il  a provoqué un échange sur les dangers du déterminisme et permis de « jouer sur les mots ».

Lectures Partagées du 24/02/2016

Nous n'étions que 6 à cette séance et cette fois aucune raison météorologique ! Réunion sympathique néanmoins, où nous avons beaucoup parlé d'un des thèmes récurrents des livres présentés : le racisme et le rôle de la couleur de la peau dans un curriculum.

Toni Morrison : « Délivrances ». Ed Bourgois 2015
Dans ce roman Toni Morrison (prix Nobel de littérature en 1993) situe pour une fois son roman dans la société contemporaine, au sein d'une famille de mulâtres blonds dans laquelle nait une fillette du plus beau noir. Le livre suit la vie mouvementée de cette gamine au parcours difficile puisque rejetée par ses propres parents.

Delmot Boger : « Une seconde vie ». Gallimard 2012
Suite à un accident de voiture Sean , donné pour mort revoit sa vie par flash et tout lui semble différent de ce qu'il vivait avant l'accident. Il décide de partir à la recherche de sa vraie mère qui a du l'abandonner  au berceau. Une autre histoire de rejet mais dans un contexte bien different .
Delmot Boger est irlandais et est né en 1959

Maurice Blanchot « L'écriture du désastre ». Gallimard 1980
Ce livre nous est présenté très brièvement à l'aide de quelques citations. C'est un livre ardu sur, entre autres,  le rapport de l'écriture et de la mort
Maurice Blanchot (1907-2003) est un écrivain difficile à suivre tant dans son écriture que dans son itinéraire politique. Il a été en son temps violemment critiqué par Cioran qui a eu à son égard cette phrase lapidaire : « Le livre est admirablement écrit, chaque phrase est splendide en elle-même, mais ne signifie rien. »

Gauz « Debout payé ». ed le nouvel Attila 2014
En prévision de la venue de Gauz à Littera, nous reparlons de ce livre sur les vigiles et sur bien autre chose..

Michel Moutot « Ciel d'acier » ed Arlea 2015
11 sept 2001. Cat un indien mohawk  et monteur d’acier est appelé en renfort pour déblayer les gravats pour sauver d'hypothétiques survivants. A partir de là l'auteur nous fait pénétrer dans l'histoire de ces mohawk depuis 1886 jusqu'à nos jours et nous montre l'importance de leur participation dans la construction de NY. C'est une plongée passionnante dans un univers occulté.
Michel Moutot est un journaliste de l'AFP qui a couvert la guerre du Kosovo. Il était à NY au moment du 11 septembre . Ce livre est son premier roman mais pas du tout son premier écrit.

Ahmed Tiab « Le français de Roseville ». Ed de l'aube 2016
Oran, Algérie. Le commissaire Kémal Fadil est appelé sur un chantier de rénovation du quartier de la Marine, où viennent d’être retrouvés des restes humains datant vraisemblablement des années 1960. Il semble qu’il s’agisse d’un enfant qui portait autour du cou un crucifix. L’enquête ne s’annonce pas simple?!
Ce livre qui n'est pas à proprement parler un roman policier, nous fait revivre l'Oran des dix dernières années avant l'indépendance, mais aussi la ville actuelle avec tous ses arrangements pas forcément entre amis !
Ahmed Tiab, né à Oran (Algérie) en 1965, vit et enseigne aujourd’hui à Nyons, en France, depuis le début des années 1990. Le Français de Roseville est son premier roman.

Lectures partagées du  16 mars 2016

Nous étions 11 ce soir dans une ambiance un peu bruyante mais chaleureuse.
Beaucoup de présentation de livres « qu'on m'a offert » et donc non choisis directement par l’intéressé(e). Cette dimension nous renvoie une fois de plus à cette idée d'itinéraire de lecture, maintes fois évoquée et jamais mise en application. Par itinéraire de lecture j'entends : qu'est ce qui m'a fait passer de CE livre à CELUI CI ? Pourquoi et comment choisis-je (hou là là!) mes lectures ? Je concocte quelque chose en ce sens pour la prochaine fois.

Une autre discussion s'ébauche sur l'intérêt de rencontrer des éditeurs sans lesquels les auteurs ne seraient rien..
Rien n'est dit sur la réciproque : à quoi peut servir un éditeur s'il n'y a pas d'auteur ????

Abdellatif  Laâbi « L'arbre à poèmes » et « J'atteste contre la barbarie »
Magnifique démarrage de la soirée avec cet auteur marocain qui , après avoir connu prison et torture dans son pays vit en France et produit une œuvre intense. Plutôt que d'en parler je préfère citer :
C'est un pari sur les îlots du Bien
perdus dans les océans du Mal
sur de nouvelles ressources de bonté
autres que celles des gisements fossiles
aujourd'hui presque épuisés
sur la plus petite lueur d'espoir
quand le maître désespoir
est en voie de coloniser l'esprit et la pensée
C'est un pari ardent, à contre-courant,
sur le rêve
Je dis bien le rêve, l'archaïque
Celui qui est né avec notre espèce
et ne pourra s'éteindre qu'avec elle
                        Le Principe d'incertitude
Le deuxième livre est un très beau poème mis en image par les éditions Rue du monde

Ron Rash « Le chant de la Tamassee » la Seuil  2016
Une gamine se noie dans la Tamassee, une rivière qui délimite deux états, la Caroline du Sud et la Georgie. Le père veut qu'on détourne la rivière pour aller chercher le corps de son enfant. Les écologistes s'y opposent. Cette histoire est racontée par la photographe qui est chargée de couvrir l’évènement. Au delà des faits, ce livre est une histoire de culpabilités multiples sur fond de défense de la nature  et de religiosité.

Ahmed Tiab « Le français de Roseville » ed de l'Aube
On a déjà parlé de ce livre à la séance précédente mais la lectrice qui le présente est beaucoup moins enthousiaste que celle de Février. Pour elle le principal personnage est vraiment nul ! Seul le commissaire trouve grâce à ses yeux.

Celia Houdart « Gil » Ed POL 2015
 Cette fois le livre n'est pas un cadeau reçu, mais un cadeau à faire à un ami qui se nomme Gil. IL s'agit d'un livre musical qu'on aimerait entendre plutôt que de le lire. IL est écrit dans une langue très précise et qui nous fait ressentir ce qui généralement ne relève que de l'auditif.
Il est présenté comme suit par l'éditeur :  « L’été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio. Il se met à chanter. Encouragé par ses professeurs au Conservatoire et guidé par son intuition, Gil quitte un instrument, le piano, pour un autre, la voix, qui se confond avec lui-même.
On suit la formation du jeune ténor, on pénètre avec lui dans les coulisses du monde de l’opéra. Au plus près des corps et des visages. Apprentissage des rôles et découverte de soi. Gil est le roman d’une voix. Le portrait d’un talent et d’une inquiétude ».

Sophie Divry « Quand le diable sortit de la salle de bain » Notabilia 2015
Encore un cadeau et semble-t-il pas ordinaire ! Par moment poignant et par moment hilarant ce livre sans queue ni tête nous fait passer du rire aux larmes, de l'inattendu à l'incongru. Présentation du livre « Après la mélancolie de La Condition pavillonnaire, Sophie Divry revient avec un roman improvisé, interruptif, rigolo, digressif, foutraque, intelligent, émouvant, qui, sur fond de gravité, en dit long sur notre époque. » Un extrait nous est lu qui donne envie d'en savoir plus.

Paolo Giordano « Les humeurs insolubles » Seuil 2015
On a déjà parlé de ce livre à la première séance de « Echappées livres » cette année.
C'est un roman d'apprentissage familial dont le personnage principal Madame A qui a materné toute la famille va se retirer seule pour affronter la maladie et leur monde semble s'écrouler. C'est un livre sur le thème de l'absence. La disparition de celle qui était le pivot de la famille va laisser chacun face à sa solitude. Se double du questionnement : comment parler de la mort d'une personne chère à un enfant ?

Sylvie le Bihan « Là où s'arrête la terre » Seuil 2015
Histoire d'une rupture entrainant pour l’héroïne une errance dans Paris. Au cours de cette errance elle rencontre, dans un église, un paumé comme elle et ils partent en voiture vers la Bretagne . Rencontre improbable, passé très lourd des protagonistes, fuite de la réalité. Tous ces ingrédients donnent naissance à un roman noir, cruel, ancré dans la société d'aujourd'hui.. pas vraiment optimiste

Isabelle Autissier « Soudain seuls »  Stock 2015
Un Robinson Crusoë où Robinson serait un couple.Une ile de Patagonie où le seul voisinage est celui des manchots, un monde dur et qui pose la question :comment revenir parmi les hommes ? Car elle s'en sort et pas lui. Elle est la proie d'une journaliste et vit entre exhibitionnisme médiatique et remords. DUR.

Anne Cuneo « Le maitre de Garamond » Livre de poche 2004
Garamond : le nom évoque une police d'écriture. Derrière ce nom une histoire, celle d'Antoine Augereau, brulé comme hérétique.  Claude Garamond, le plus célèbre disciple de Augereau nous raconte l'histoire de « son maitre », dans un livre qui est un croisement entre roman et Histoire.. Il nous parle aussi de la manipulation religieuse et politique. Un grand livre sur un grand Monsieur.

Jordi Solers « Les exilés de la mémoire » Belfond 2007
L'auteur est petit fils d'un républicain espagnol qui a subi la défaite, l'internement à Argeles sur mer puis l'exil au Mexique. Il plonge dans les écrits et les traces de ce grand père pour nous raconter l'incroyable épopée qui lui a permis,  avec d'autre catalans de fonder la Portuguesa, une propriété où on produit du café en plein milieu de la forêt tropicale.
Une partie passionnante de ce livre nous fera mieux connaître l'action courageuse et tenace de Luis Rodriguez, ambassadeur du Mexique en France de 1939 à la fin 1941 et qui sauvera des centaines de républicains des griffes de Franco et de l'Allemagne.

 

Lectures Partagées du 19 avril

Nous étions 8 pour cette séance accompagnées par trois élèves et une enseignante du Lycée Sévigné. C'est l'évènement : « Des livres et vous »qui nous a valu cette présence juvénile, ces lycéens étant chargés de faire le journal de la manifestation.

Les livres présentés :
Pierre Lemaitre « Trois jours et une vie » Albin Michel 2016.
Un roman noir. Dès le début on sait qui est l'assassin : un enfant de 12 ans qui, dans un moment de très grande colère tue un petit de 6 ans .Pendant tout le livre on est dans les pensées d'Antoine et ses angoisses d'être découvert. Le tout se passe dans un petit village où tout se sait, ou tout le monde s'épie. Malgré quelques diversions qui paraissent superflues, c'est un très bon Lemaitre.

Romain Puertolas : « Re-vive l'empereur ! » Le dilettante 2015
Histoire loufoque écrite par un auteur qui n'en est pas à son premier essai. Ici c'est Napoleon qui revient en France après avoir été décongelé. Il arrive juste après l'attentat contre Charlie Hebdo.
Il trouve la solution aux problèmes de la France actuelle...même si cette solution n'est pas très vraisemblable. Un livre marqué du le sceau de l'humour, voire du rire et qui sort de la morosité ordinaire.

JP Didierlaurent : « Le liseur du 6h57 »
Cette « grosse nouvelle » ou ce « petit roman » nous raconte l'histoire de Guylain qui travaille sur un pilon, une machine à détruire des livres et ne supporte pas cette situation. Chaque soir il ramasse quelques pages qui se sont échappées de la machine et les lit à haute voix dans le train de matin. Ceci lui permet de faire des rencontres qui le changent de sa triste vie.

Stevana Alexievitch : « La fin de l'homme rouge » Actes Sud 2013
Un livre dur et sans concession, qui relate sous une forme quasi documentaire l'histoire d'une désillusion, d'un désenchantement. La chute de l'URSS avait fait naitre de très grands espoirs. La Russie actuelle ne présente pas beaucoup plus de lieux de liberté qu'avant  et en plus la population ne se sent plus du tout protégée par le système. C'est un livre terrible.

Abdelaatif Laabi : « Le fond de la jarre » Gallimard 2010
Le narrateur de ce succulent bouquin est un enfant qui vit entre découverte de la réalité, rêves et dures aventures de gosse. Un livre dont les deux héroïnes sont la ville de Fes, ou plutôt la medina de Fes, car on ne voit guère la ville moderne, et une femme incroyable Ghita, la mère du narrateur.

Jacques Coté : « Le sang des prairies » A lire 2011.
Une histoire canadienne, histoire sombre puisque relatant un massacre d'indien vu par un groupe de québecois mis sous le commandement d'anglophones. Ce livre qui évolue entre le western et le roman historique met particulièrement en lumière la jeunesse de l'aliéniste Georges Villeneuve.

David Foenkinos « Charlotte » Gallimard 2014
Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon. Cette artiste décédée à 26 ans qui a vécu à Berlin puis à Paris, subissant déception, angoisses et vexations dues à ses origines . C'est aussi le roman de la quête presque obsessionnelle de l'auteur vis à vis de cette artiste. LE style est un peu déroutant : des phrases très courtes ne faisant pas une ligne compléte et donc présentant une allure de poème.

 

Lectures partagées du 8 Juin 2016

Nous étions 8 pour cette dernière séance de la saison à partager nos coups de cœur au « Petit Saloon »
Des livres venant de tous les horizons, certains déjà connus de beaucoup d'entre nous d'autres tout à fait nouveaux.

Parisa Reza « Les jardins de consolation » Gallimard 2015
Ce livre nous plonge dans l’histoire iranienne des années 1920 à 1953. D’abord à travers le parcours d’un couple, Talla et Sardar, issu d'une famille paysanne et illettrée. Ils deviendront bergers et vivront un amour sans accroc, non loin de Téhéran. Ensuite, à travers les aventures de leur fils Bahram, véritable petit génie dont l’éducation fera un jeune homme qui croira à la transformation de la société incarnée par Mossadegh.
Cette fresque sur fond de bouleversements politiques et sociaux est aussi un grand roman d’amour aux scènes souvent déchirantes.
En contre point de ce livre est évoqué « le Shah » de Kapucinski

Dinaw Mengestu : « Tous nos noms » Albin Michel 2015
Le livre nous parle d'exil et de déracinement ainsi que des problèmes d'intégration aux USA.
Isaac, un jeune Africain, est venu aux États-Unis dans le cadre d'un programme d'échange universitaire. Ni Helen, la jeune assistante sociale qui tombe amoureuse de lui, ni le lecteur ne connaissent son vrai nom : il l'a laissé derrière lui, en Ouganda, avec les promesses d'une révolution réprimée dans le sang par la future dictature, abandonnant aussi son ami le plus cher. « changer de nom comme on change de pays pour se réinventer »
L'histoire passe du chaos de l'Afrique à la solitude du Midwest, dans une Amérique déchirée entre la guerre du Vietnam et la lutte pour les droits civiques, en alternant les chapitres écrits par l'un ou l'autre des protagonistes.
David Foekinos « Le mystère de Henri Pick » Gallimard 2016
Quelque part en Bretagne, du coté de Crozon, existe une bibliothèque des manuscrits refusés dont un « chef d'oeuvre » d'Henri Pick. Une jeune éditrice part à la recherche de son auteur, apprend qu'il est mort il y a deux et, d'après sa veuve, il n'a jamais lu un livre ni écrit une ligne, à part la liste des courses. Le mystère qui entoure ce livre va lui faire connaître un succès foudroyant et laisser certains totalement sceptiques.
Elu le livre du mois par sa présentatrice ce soir !

Liliana Lazar « Terre des affranchis » Gaïa 2009 et « Enfants du diable »
Ce livre n'a pas enthousiasmée celle qui nous le présente. Le basculement dans le fantastique ne lui plait guère, même si elle pense qu'il s'agit de quelque chose de plus banal pour une roumaine que pour elle même. Par contre « Les enfants du diable » semble avoir été beaucoup mieux reçu et , bien qu'il ne soit pas gai du tout, se lit d'une seule traite.

Leslie Kaplan « Mathias et la Révolution »
Mathias et la Révolution est le récit d'une journée pré-révolutionnaire aujourd'hui dans Paris.
La majuscule de Révolution fait directement référence à la Révolution française. C'est un roman chorale. Mathias part de l’obélisque de la Bastille et traverse Paris en dissertant sur les noms de tous les révolutionnaires qui leur ont donné leurs noms, parle avec plein de gens.
C'est un livre qui fait beaucoup réfléchir à la situation actuelle et où les échanges sont très riches. C'est une succession de dialogue qui fait penser à une pièce de théâtre et d'ailleurs, a donné lieu à une adaptation théâtrale.

Abdelkader Djemaïl « Zorah sur la terrasse » Seuil 2010
Un charmant petit livre qui nous parle de Tanger et de Matisse. L'auteur écrit une lettre ouverte au peintre, lui rappelant des épisodes de ses deux venues à Tanger et de son séjour en Algérie quelques années auparavant. Par moment il fait des allers et retours entre la vie de Matisse et la vie de son propre grand père, mais surtout il nous fait « revisiter » toutes les oeuvres peintes par Matisse en les replaçant dans leur cadre géographique et historique.

Karima Berger « Mektouba » Albin Michel 2016
Une sorte de monologue d'un homme qu'on devine amer et à la forte personnalité.
Il vient de recevoir une lettre de ses trois enfants qui ont formé une coalition bien qu'ils habitent l'un à Paris, la seconde en Bretagne et la troisième au Canada. Ils le somment de faire part de ses « Dernières Volontés » prenant prétexte pour cela d'un malaise qui a failli l'abattre quelques temps auparavant.
Cet ultimatum qui le scandalise l'amène  à contempler, et donc raconter,  toute sa vie.
C'est l'histoire d'un père, d'un mauvais père, mais c'est aussi celle d'un homme qui a vécu l'Algérie sous l'époque coloniale, qui a connu l'indépendance et les immenses espoirs qu'elle a suscités et puis l'amertume de la décadence, la douleur de la décennie noire et le règne sans limite de la corruption.

Nicolas Cavailhes « Les huit enfants de Schuman » Ed du sonneur 2016
L'évocation d'un mauvais père fait dériver la conversation sur le livre de Nicolas Cavailhès qui est le dernier auteur invité par Littera. Il est venu avec son éditrice trois jours avant cette dernière séance de Lectures Partagées pour l'année 2015-2016

En toute fin de séance un participant nous dira tout le bien qu'il pense de « La patience du franc tireur » qui faisait partie de la sélection de cette année des Livres Nomades.

Bon été à tous et à toutes et à la saison prochaine !