"Il faut que je raconte cette histoire tant qu’il me reste de la peinture bleue sur les mains. Elle finira par disparaître, et j’ai peur que les souvenirs s’en aillent avec elle, comme un rêve qui s’échappe au réveil et qu’on ne peut retenir. Avec ce bleu, j’ai peint le cercueil de Papa."
Clémentine Mélois nous raconte l'histoire de la vie de son père, Bernard Mélois, sculpteur, bricoleur de génie, un homme plein d'humour et de fantaisie. Comme toute vie, celle-ci se termine par la mort, et Clémentine, ses sœurs et sa mère vont faire de ses dernières semaines de vie une fête, et de cet enterrement une œuvre d'art. Il faudra aller en Bretagne pour faire émailler la croix qu'il avait prévue pour sa tombe, ses filles vont customiser le cercueil, l'une d'entre elles composera une chanson. Tous vont préparer une cérémonie incroyable, avec les amis et les voisins.
Bernard Mélois sculptait sur métal à partir d'objets hétéroclites récupérés. Toute sa vie, il a soudé des figures spectaculaires dans son atelier plein de bric-à-brac, en chantant. Clémentine Mélois raconte cette période et l’histoire de ce père hors du commun dont la voix éclaire le récit. A la fois sa voix orale par les souvenirs qu'il raconte à sa fille, que sa voix écrite par les carnets qu'il lui a laissés.
D’une fantaisie irrésistible, "Alors c’est bien" offre un regard sensible et inattendu sur la perte et la filiation. C’est aussi l’hommage de l’artiste Clémentine Mélois à son père, ce bricoleur de génie qui lui a transmis son humour, son amour des mots et son élan vital de création.
Malgré la gravité du sujet, l’écriture est légère, pleine d'humour et de sensibilité dans la description du quotidien A travers ce livre se lit la relation privilégiée de deux artistes, le père sculpteur et la fille écrivain. Ce roman autobiographique, nous invite à aller voir sur internet les sculptures étonnantes de ce père qui lui a transmis son besoin de création et son amour des mots.
Clémentine Mélois est artiste plasticienne et écrivaine, membre de l’Oulipo.
(Présentation : Annette Rit)