Gap -  Hautes-Alpes

Asta

Jon Kalman Stefansson

Traduction Eric Boury

Grasset, 2018

 

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Rieykjavik, au début des années 50 . 1ere scène : une scène d’amour brulante entre Sigvaldi et Helga. Ils ont déjà une petite fille et bientôt va naître une seconde fille qu’ils vont nommer Asta. Le mot en islandais veut dire amour et il y a une héroïne de la littérature islandaise qui a le même prénom. Ils pensent ainsi donner toutes ses chances à leur petite fille.
30 ans plus tard, Sigvaldi n’est plus avec Helda, il est marié à Sigrid, sa seconde épouse donc et il s’occupe deSesselja, la fille d’Asta. Alors qu’il est peintre en bâtiment, il tombe d’une échelle ;  à demi inconscient il va revivre toute son existence depuis qu’il était enfant (une cinquantaine d’années plus tôt) et depuis la mort de son père, alors qu’il était avec son jeune frère dont il a promis de s’occuper. Ses souvenirs refont surface mais complètement mélangés, sans chronologie.
On suit en même temps la vie d’Asta, sa jeunesse traversée d’événements dramatiques : la mort de sa sœur, une jeune file pleine de douceur et de joie de vivre mais emportée par la maladie ; son internement en psychiatrie après une tentative de suicide ratée; la folie de sa mère qu’on a l’habitude de retrouver ivre morte sur la voie publique; son père qui n’a pas voulu la garder quand il s’est remarié et qu’il l’a confiée à une nourrice ;  une première expérience sexuelle ratée avec un certain Joï qu’elle a giflé, ce qui lui a valu d’être envoyée au fin fond d’un fjord complètement isolé,  chez un couple de paysans qui recueillaient des enfants à problèmes ; un séjour qui l’a éloignée de sa nourrice, une femme qu’elle aimait beaucoup. Mais une ferme où elle va rencontrer un garçon de son âge Josef, le grand amour de sa vie.
Et on va suivre comme ça la vie d’Asta : elle se raconte dans des lettres qu’elle envoie à son amant alors qu’elle est une vieille dame et que celui-ci vient de la quitter après 30 années de vie commune. On suit également sa vie à travers les pensées de Sigvaldi qui git toujours sur la chaussée, soutenu par une passante à qui il s’adresse.
Le livre est complètement déstructuré, non chronologique, à la manière d’un puzzle grandeur nature, dont il faut comprendre tous les pions et pour cela rester très attentif : on passe d’un personnage à un autre et on a des fois du mal à se rappeler qui il est; on passe d’une période à une autre, du passé pour un retour vers le présent.  Kristin, la fermière parfois se projette dans le passé, à un moment on est en 1910 et son entourage joue le jeu comme si on était en 1910 ; on passe d’une région à une autre, de Rieykjavik au fin fond d’un fjord de l’Ouest de l’Islande. A cela s’ajoutent les lettres d’Asta et s’ajoutent aussi des pages où le narrateur lui-même est parti pour un séjour lui aussi au fin fond d’un fjord mais cette fois-ci une région aménagée pour les touristes, l’occasion pour l’auteur de parler des problèmes du monde contemporain : la société de consommation, l’écologie …..
Une fresque familiale, une saga dont le centre est l’amour (amour filial, amour paternel, maternel, fraternel, passion amoureuse, des pages extraordinaires sur l’amour) une fresque  dans laquelle il faut accepter de se perdre, d’oublier les repères qu’on a quand on lit un roman chronologique, mais il y a une sorte de magie qui opère, grâce à une écriture lyrique, pleine de poésie et qui trouve les mots pour exalter tous les sentiments qui traversent le livre, en particulier l’amour, toutes les formes d’amour , le temps qui passe, la noirceur de la vie, la pulsion de vie chez tous ces personnages malgré les catastrophes qu’ils vivent
C’est un roman foisonnant où il est aussi question de poésie (il y a quantité de références à des écrivains islandais, le frère de Sigvaldi est lui-même poète ; On écoute continuellement de la musique avec des références surtout à Ella Fitzgerald, Elvis Presley, Nina-Simone, Billie Halliday. Et ce qui est extraordinaire c’est la place de la lecture dans ce livre. Ils ont tous à un moment ou à un autre un livre entre les mains, le fermier, la fermière, Asta bien sur, sa nourrice et il y a des échanges continuels sur la littérature islandaise.

(Présentation : Anne-Marie Smith)