Gap -  Hautes-Alpes

Prince d'orchestre

Metin Arditi

Actes Sud, 2012

 

- Accueil

- Qui sommes-nous ?

- Livres nomades 2024_2025 :

   Presentation de l'action
    Choix des livres nomades
    Les lieux relais

- Livres nomades :
      (années précédentes)


   2024_2025
   2023_2024
   2022_2023
   2021_2022
   2020_2021
   2019_2020
   2018_2019
   2017_2018
   2016_2017
   2015_2016
   2014_2015
   2013_2014
   2012_2013
   2011_2012
   2010_2011
   2009_2010
   2008_2009

- Autres livres autour du theme choisi :

    Les livres nomades retournent vers le futur
    Les livres nomades passent à l'Est
    Le roman, écho de notre temps
    Petites maisons d'édition
    Terres d'Afrique
    Des histoires de grands espaces
    L'art dans le roman
    Chemins d'exil


- Rencontres littéraires :

     Dima Abdallah
     Fanny Saintenoy
     Giosue Calaciura
     Laurent Petitmangin
     Yamen Manaï
     Céline Righi
     Andreï Kourkov
     Hadrien Klent
     Serge Joncour
     Sorj Chalandon
     Clara Arnaud
     M. de Kerangal et S. Prudhomme
     Luc Bronner
     Mohamed Mbougar Sarr
     Abdourahman Ali Waberi
     Catherine Gucher
     Guillaume Jan
     Jean Hegland
     Pierre Benghozi
     Jean-Baptiste Andrea
     David Vann
     Joseph Boyden
     Guy Boley
     Franck Pavloff
     Michel Moutot
     Nicolas Cavaillès
     Sandrine Collette
     Slobodan Despot
     Gauz
     Pierre Lieutaghi
     Kaoutar Harchi
     Sylvain Prudhomme
     Olivier Truc
     Maylis de Kerangal
     Antonio Altarriba et Kim
     Makenzy Orcel
     Metin Arditi
     Dinaw Mengestu
     Gilles Leroy
     Denis Grozdanovitch
     Alice Zeniter
     Serge Joncour
     Liliana Lazar
     Joel Egloff
     Christophe Bigot
     Boualem Sansal
     René Fregni
     Jean Pierre Petit
     Hubert Mingarelli
     André Bucher
     Beatrice Monroy
     Samuel Millogo
     Alfred Dogbé
     Ghislaine Drahy
     Autour d'Isabelle Eberhardt
     Hélène Melat, littérature russee

- Des coups de coeur :

   La Liste

- Lecture à haute voix :


    2024_2025
    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021

- Lectures partagées à Gap :

    2024_2025
    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016
    2014_2015

- Pérégrinations littéraires :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016

- Emission-radio sur la ram et rcf :

    2024_2025
    2023_2024

- Emission-radio sur Fréquence Mistral (archives)

    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019-

- Contact

-bulletin adhesion


Dans un court prologue, l'auteur donne le ton dramatique du roman dont l'action se déroule de nos jours dans un espace-temps bien précis d'avril 1997 au 15 août 1998.

Avril 1997 : Ce serait un triomphe. Alexis Kandilis, chef d'orchestre au sommet de sa gloire le sait. Les musiciens vont suivre. Le hèros de la soirée ce sera lui.
Les plus grandes salles du monde se l'arrachent. Les critiques les plus en vue dans ce micromosme de la musique classique l'encensent. Manque à son palmarès prestigieux, l'enregistrement d'une intégrale de Beethoven connue des initiés sous le nom de B16 pour lequel d'autres chefs célèbres sont en lice.
A chaque concert, les mêmes émotions du public, ses exigences puis sa gratitude et ses hourras. Mais pour Alexis, l'émotion était d'une autre nature. Une émotion feinte, qu'il avait appris à mimer avec talent. Car pour ce chef arrogant, ambitieux, imbu de lui-même, la musique est à son service et non l'inverse. Diriger un orchestre, c'était agréable. Flatteur. Mais c'était de la frime. Une illusion de pouvoir qui consistait à suivre une partition écrite par un autre. A donner des ordres à grands gestes à de braves musiciens obligés d'obéir...(p.74)
Metin Arditi excelle dans l'art du portrait. Comme il a su si bien nous séduire avec celui du Turquetto, il dresse ici par touches légères dont l'intensité ira crescendo un portrait psychologique saisissant de ce personnage hors du commun dont les blessures de l'enfance et les failles de l'éducation maternelle vont peu à peu resurgir. Le Chant pour des enfants morts de Gustav Mahler va revenir à sa mémoire de manière obsessionnelle.
Les gens qui l'entourent : sa famille, ses musiciens, ses amis vrais ou faux, ce monde de paillettes et de faux-semblants qui l'attire et dont il croit avoir l'estime sont parfaitement crédibles sous le trait de Metin Arditi.
Et ce n'est sans doute pas un hasard s'il a choisi d'ouvrir cette fiction sur le travail de l'orchestre autour de l'oeuvre de Verdi La Force du destin.
Il s'agit, en effet, du destin tragique de ce chef d'orchestre imaginé par l'auteur qui « connait bien la musique ».
Flatté dans son orgueil par un mécène à Genève, voulant vivre d'autres sensations fortes, Kandilis se laissera entraîner dans les cercles de jeu haut de gamme, et sera ainsi piégé, méprisé alors qu'il croit être des leurs. Cet Alexis est un benêt. Du genre qui blesse et qui s 'en vante...(p; 78)
Les chroniqueurs musicaux commencent à l'éreinter après un concert.  Kandilis nous a proposé une interprétation superficielle et racoleuse... La chasse est ouverte...(p.81)
En juin, une répétition se passe mal. Alexis doute de lui, se montre exigeant mais aussi cinglant et  agressif avec ses interprètes. Une remarque destinée à blesser un percussionniste de l'orchestre aura un effet qu'il n'avait pas prévu : une bronca de tous les interprètes.
Lors du concert, il suffira qu'un soliste se décale pour que la machine déraille.
La presse se déchaîne. Les salles se ferment, les contrats sont annulés. Le B16 lui échappe.
La chute est inéluctable. On assistera à la fuite en avant d'Alexis, découragé, déprimé et abandonné par ceux qui l'avaient adulé. L'amour, la sensualité de passage que lui apporteront deux amies-amantes sincères ne l'empêcheront pas de commettre l'irréparable le 15 août 1998.
La force du destin ?

Que les non-initiés se rassurent ! Ce roman singulier de Metin Arditi nous permet d'entrer à pas feutrés dans ce monde de la musique classique peu souvent décrit dans les fictions, dont on ne soupçonne pas quand le « la est donné »  les intrigues, les dissensions, les jalousies et les cruelles concurrences.

         (Présentation : Josette Reydet)