Gap -  Hautes-Alpes

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Lectures partagées

2025- 2026

 












 




"Lectures partagées" continue durant l'année 2025-2026. Une activité appréciée à côté des livres nomades pour permettre aux lecteurs de faire de belles découvertes de lecture et de les partager avec les autres.

Littera 05 vous invite donc à venir aux dates qui seront indiquées prochainement ci-dessous, présenter un livre , actuel ou ancien, que vous aimeriez partager avec d'autres amoureux de la lecture .Vous pouvez aussi venir seulement pour écouter

 

Lectures partagées du 9 octobre 2025
10 participants

  • L’enfant qui de Jeanne Benameur – Ed Actes Sud - 2017 - (Annette)

Une histoire d’enfance. Le père, paysan un peu brusque, la mère, une belle gitane inadaptée dans ce milieu rural trop fermé est absente, elle a abandonné l’enfant aux soins de la grand-mère. La nature est très présente, essentielle pour l’enfant. C’est sensible et profond.

  • Le fou de Dieu au bout du monde de Javier Cercas – Ed. Actes Sud – 2025(Zabeth)

Présentation de Javier Cercas, de sa trilogie policière, du documentaire de Catherine Bernstein concernant l’Imposteur. Javier Cercas qui est un athée, anticlérical s’est vu proposer par le   Vatican d'accompagner le pape dans un voyage officiel en Mongolie. L'écrivain, qui croit d’abord à une blague, accepte à la condition d’être libre de questionner qui il veut et de disposer de cinq minutes seul avec le pape François pour pouvoir l’entretenir d’un sujet concernant l’immortalité dont il doit rapporter la réponse à sa mère. Humour et insolence font bon ménage dans ce récit. 

  • La nuit au coeur de Natacha Appanah – Ed. Gallimard – 2025 – (Anne-Marie et Marion)

C’est l’histoire de trois femmes, deux (dont la cousine de l’autrice) qui ont été tuées par leur conjoint, et l’histoire de Natacha Appanah elle-même. Elle avait 17 ans quand elle est tombée amoureuse d’un homme de 30 ans plus âgé. Elle se demande comment elle a pu se laisser envoûter par cet homme qui écrivait des poèmes noirs et terribles. 30 ans après, elle raconte, elle est très dure avec elle-même. Elle s’en veut beaucoup. Elle va au fond des choses, avec un questionnement incessant qui fait parti de l’écriture. Elle avance à petits pas pour s’approcher au plus près de ce qu’elle a perçu et mentalisé. Comment dire la brutalité des situations ? Aspect sociologique et littéraire. En partie autobiographique. Elle a occulté le drame vécu pendant de longues années jusqu’à ce que le terrible féminicide de Bordeaux réveille ses souvenirs. Question : que peut la littérature face à cette violence ? L’écriture est très sensorielle. Dissociation nécessaire pour survivre.

  • Radeau d’Antoine Choplin – Ed. La Fosse aux ours – 2003 - (Marie-Laure)

Pendant la débâcle, en 1940, , Louis part dans la nuit avec son précieux chargement, des œuvres du musée du Louvre. Il ne doit pas s’arrêter en chemin mais il va le faire pour prendre une jeune femme qui marche pieds nus, désemparée. Les silences sont très importants. C’est pudique, à peine effleuré. Pendant un temps suspendu, ils décident d’aérer les tableaux, de les exposer. Un instant d’éternité dans un contexte tragique.

  • Vie de Gilles de Marie-Hélène Lafon – Ed.du chemin de fer - 2025 - (Marion)

Gilles est l’enfant rencontré dans son livre précédent « les sources ». 3ème enfant fragile dont la mère est battue par le père. Dans la première partie, la petite enfance, on découvre Gilles très observateur, sensible. Subtilité de l’observation et de l’imaginaire du petit garçon. Il éprouve aussi une  terrible inquiétude. Il va au catéchisme et doit récapituler ce qu’il peut dire. Il rêve de la mort du père. Adulte, il reprend la ferme. Sa personnalité a évolué. Il est resté prisonnier de ce monde paysan que Marie-Hélène Lafon ne cesse de décrire avec justesse.

  • Seul dans Berlin de Hans Fallada - Ed. Folio – 2004 – 1ère parution en 1946. - (Gérard)

Allemagne nazie. Pendant la guerre. Histoire des actions d’un couple qui résiste face au triomphe du Reich mais de façon assez impuissante. Dans leur immeuble, cohabitent des juifs et des SS. Le couple Quangel ne se mêlaient pas vraiment de politique mais ils sont désespérés par la mort de leur fils au front. Ils se disent qu’il faut réagir, mobiliser l’opinion. Mais comment ? Ils ne font partie d’aucun mouvement de résistance. Ils vont confectionner des tracts contre Hitler dont ils vont inonder la ville. Ce sont des gens ordinaires que rien ne prédisposait à devenir des résistants. C’est la raison pour laquelle, l’enquête de police va piétiner longtemps.
Un témoignage rare de cette résistance de l’intérieur, très humain, puissant. Il n’y a pas de petit combat.

  • Dictionnaire régional des mots de Gap –  (Gérard)

quelques exemples : acaber : achever, Zifer : glisser à toute vitesse sur la glace, vomi : utiliser comme déverbal.

  • Traverser les forêts de Caroline Hinault – Ed.la brune au Rouergue - 2025 - (Simone)

Prix de la Porte Dorée 2025. 
- Le lieu :
une magnifique forêt primaire, aux confins de la Pologne, où vit encore une faune préservée, bisons, lynx, loups,...
- 3 femmes :
Alma, une jeune syrienne qui fait partie de tous ces migrants que les biélorusses ont déposé devant la forêt qu’ils vont devoir traverser pour atteindre la Pologne de l’autre côté où ils sont attendus avec des matraques et des barbelés.
Véra, une journaliste biélorusse, qui vit depuis le printemps au milieu des arbres et des bêtes, la forêt comme refuge solitaire mais idyllique pour écrire.
Nina, qui rêvait d’Occident et se retrouve avec son enfant et toutes ses illusions perdues, à occuper  l’ancienne maison forestière de ses parents.
La forêt va se révéler aussi pleine de beauté, de mystère, de merveilleux que de pièges pour ces trois femmes qui vont affronter leur destin. Très beau livre qui nous fait pénétrer  au coeur de la forêt grâce à une magnifique écriture sensorielle, sensitive, immersive.

  • Le cantonnement de Ronelda S. Kamfer – Ed. Zoé – 2025 – traduit du kaaps par Georges Lory – (Simone)

Communauté métisse d’Afrique du Sud marginalisée autant par les noirs que par la classe blanche toujours privilégiée. Deux enfants, deux adolescents Nadia et Xavie nous racontent avec un certain humour noir l’histoire de leur famille à travers la violence, les enterrements. C’est surtout Nadia qui parle, sa voix d’adolescente toujours en colère donne vie à tous les autres personnages dont elle parle avec une vivacité et une lucidité qui nous les rend proches.
Le récit n’est pas forcément chronologique mais peu importe, c’est le style, la phrase syncopée qui est essentielle, empreinte d’une poésie brute, d’images chocs pour décrire la révolte de cette jeunesse qui grandit sur les braises d’une histoire encore loin de l’apaisement.

  • Underground Railroad de Colson Whitehead – Ed. Albin Michel – 2017 – traduit de l’américain par Serge Chauvin – (Annick)

L’auteur a travaillé 16 ans sur ce livre qui a obtenu le National Book Awards et le prix Pulitzer.
Grande fresque sur l’esclavage.
En 1850, fuite d’une jeune esclave d’une plantation de Géorgie. Elles étaient esclaves de mère en fille depuis plusieurs générations. Sa mère s’était aussi enfuie. La petite fille a survécu avec le petit potager qu’elle avait conservé. Elle s’enfuit avec un autre jeune esclave. L’épopée est palpitante, haletante avec un train fantôme, train souterrain, grâce aux abolitionnistes qui aident les esclaves.
Elle est rachetée en Caroline du Sud mais doit encore s’enfuir. C’est un destin individuel mais le système est très bien dépeint, ce ne sont pas les mêmes règles suivant les états.
C’est une très belle odyssée, magistralement écrite.