Gap -  Hautes-Alpes

Le livre que je ne voulais pas écrire

Erwan Lahrer

Ed. Quidam, 2017

 











 


L'auteur, Erwan Larher, lui-même blessé lors de l'attentat au Bataclan à Paris en 2015, écrit ce livre à posteriori, poussé par ses proches pour relater ce qui s'est passé ce soir là, à la fois comme témoignage  de cette tragédie et comme exutoire de ses maux .

Il plante le décor avant puis pendant et après attentat, observant, analysant, imaginant émotions et psychologie de chacun : les passionnés de musique de rock et métal,  les  proches et familles  des spectateurs, les victimes, les terroristes, les policiers, les soignants… 

Avec la violence de l'attentat, ses causes et ses conséquences sur les victimes, sur  chaque individu mais aussi sur le collectif et l'humanité, l'auteur zappe sans cesse dans  l'espace et dans le temps. Il passe de  l'intime, du corps et du mental de chacun à la collectivité, à  la salle de spectacle, à Paris, à l'environnement proche, à l'hôpital, aux pays étrangers au bout de la planète. 

La puissance de sa description et de son analyse oscillent entre l'observation vue de l'intérieur confrontée à celle vue de l'extérieur, exprimant  les émotions,  et inquiétudes de chacun. Le temps se conjugue sur l'avant après, l' instant T, la subjectivité de l'interminable attente, celle de la durée des soins, de l'espoir et de la guérison. Toutes les nuances de sentiments de la vie à la mort, le sens de la fête, l'horreur et la violence, la douleur, le désarroi, l'espoir, la force de l'amitié et de l'amour, la bienveillance .

Roman poignant, authentique et passionnant questionnant notre civilisation, les croyances, l’endoctrinement … mais culte  à la vie, à la bienveillance ! Au delà du témoignage personnel et historique , ce livre aborde la différence de points de vue, en fonction de l’identité, du rôle  et de la situation émotionnelle et géographique de chacun, de la préméditation au passage à l’acte, de la fête à l’horreur ,  de la relation d’attachement à l’inconnu, de la proximité à la distance,  de l’individu au collectif , et sur la ligne du temps , comme des ricochets  des ronds dans l’eau dans l’espace  et la relation, de l’individu à l’humanité.

(Présentation : Françoise Fourès